Vis comme un prince

Lundi dernier, je me suis rendu à Lille pour suivre un séminaire sur le monde du travail. La fameuse question du temps de travail a bien entendu fait l’objet de pas mal d’interventions. Si nous avons eu droit aux poncifs habituels sur cette sorte de sujet, l’une d’elles m’a donné envie de vous en faire une brève présentation. A contre-courant, l’intervenant y expliquait en avec de multiples exemples comment l’humanité allait travailler moins pour gagner toujours plus. Et ce n’était en outre pas d’une vue de l’esprit, puisque ce mouvement est, comme nous l’a exposé le conférencier déjà à l’oeuvre depuis l’heure. Les nombreuses innovations qui sont nées au cours de la révolution industrielle nous ont en effet offert la possibilité de nous enrichir collectivement, de vivre mieux, non seulement plus longtemps mais aussi en meilleure forme. Les professions à notre époque réclame moins de temps et sont moins redoutables pour la santé. On oublie un peu facilement que nous bénéficions aujourd’hui d’une santé, d’une espérance de vie et d’un niveau de vie dont ne pouvaient même pas rêver les rois et la noblesse au Moyen Âge. Le scénario-catastrophe selon lequel à l’avenir, nous devrons tous travailler jusqu’à cent ans n’a donc aucun sens. C’est le contraire qui va arriver. La recherche rend le travailleur plus productif et lui permet de travailler de moins en moins longtemps, de moins en moins dur, tout en gagnant en valeur ajoutée. En Occident, le temps où la moitié de la population était active dans le secteur de l’agriculture représentait près de la moitié de la population active est désormais terminé, grâcerâce aux engins agricoles, aux engrais, aux engrais et au développement des techniques agricoles, nous avons pu nous dégager de cette pénibilité. Au cours de ces deux derniers siècles, nous avons essentiellement consacré l’augmentation collective de l’espérance de vie et de la richesse à davantage de temps libre. Le fait de devoir aujourd’hui de nouveau travailler plus longtemps n’est que transitoire. Nous avons en effet pris une avance sur une richesse que nous n’avions pas encore fabriquée. Cependant, l’estimation la plus pragmatique concernant notre avenir nous laisse présager davantage de richesse, moins de travail et davantage de temps libre. Si je ne devais retenir qu’une chose de ce séminaire, c’est que, contrairement à ce que l’on dit, nous vivons dans des temps agréables.