Mercredi dernier, j’ai assisté à un séminaire à Avignon où le sujet de l’écologie n’a pas été traité de manière classique mais surtout sur le mode positif. Un point de vue pour le moins original, car les écologistes débitent généralement de funèbres prédictions qu’on pourrait simplifier de la manière suivante : les êtres humains sont trop nombreux ; les ressources de la planète sont en quantités insuffisantes ; par conséquent, les êtres humains vont inévitablement droit dans le mur. Mais cette conclusion, outre le fait qu’elle soit nettement déprimante, est en réalité biaisée. Les pessimistes oublient en effet une variable dans cette équation mortelle : ils ne tiennent pas compte de la puissance de l’inventivité. Pour appuyer leurs dires, ils se basent avant tout sur les facultés de production déterminées. Or, les optimistes se basent à l’inverse sur l’infinie inventivité humaine. Face à des ressources limitées, l’homme sait s’adapter. La progression du prix du pétrole a par exemple amené à une forte élévation de l’efficacité des technologies automobiles au cours des dernières décennies. La première dodoche de Citroën, par exemple, pesait environ 500 kilos, offrait une puissance de 8 chevaux, atteignait une vitesse maximale de 65 kilomètres/heure et consommait 4,4 litres aux 100 kilomètres. Aujourd’hui, le modèle le plus abordable de Citroën est la C1. Cette voiture pèse 800 kilos, a une puissance de 64 chevaux, peut monter jusqu’à 160 kilomètres/heure… et consomme seulement 4,6 litres aux 100 kilomètres ! Autrement dit, la même quantité d’essence permet de déplacer plus de poids, d’atteindre une vitesse de pointe plus élevée tout en proposant plus de puissance. Le fait que la consommation totale de carburant soit restée presque constante nous enseigne que la plus-value technologique a été destinée à la recherche du confort : meilleurs sièges, climatisation, barres de sécurité, ou intérieur plus beau. Dans les faits, une automobile actuelle qui pèserait le même poids que l’ancienne dodoche aurait une consommation de carburant marginale. Cet exemple manifeste bien que face à une situation de danger, l’homme ne reste pas neurasthénique : il puise dans son imagination pour résoudre les problèmes. Ce séminaire à Avignon montrait qu’une autre écologie était possible, davantage axée sur les solutions que sur l’alarmisme. Et ça, c’est une façon d’envisager les choses qui me semble fondamentale. Surtout dans un pays de neurasthéniques !