Quelles conséquences pour un Frexit

L’article s’intitule « Quelles seraient les conséquences d’un frexit? ». Il est paru dans la revue d’octobre d’Alternatives Économiques et a été écrit par Guillaume Duval. Si Marine Le Pen gagne les prochaines élections présidentielles, elle proposera un référendum sur la question de la sortie de la France de l’union européenne. Selon le sondage OpinionWay datant du 24 juin 2016, 52% des français souhaiteraient un tel référendum et 31% voudraient quitter l’union européenne. Mais selon le politologue Thomas Guénolé, le vote „quitter“ l’emporterait finalement pour trois raisons. Premièrement, l’électorat „dépolitisé“ ne participe pas forcément au sondage et va souvent voter au dernier moment (c’est ce qui s’est passé pour l’élection de Trump). Ensuite, il y a plus de perdants de la mondialisation que de gagnants en France donc logiquement les perdants voteraient „sortir“ (c’était le cas en Angleterre et on a bien vu le résultat). Enfin, les gens qui avaient peur que la sortie de l’union européenne débouche sur le chaos économique ont pu constaté que le Brexit n’avait pas l’air d’avoir des conséquences si graves même si elles ne sont pas encore totalement déterminées. Même si la question du frexit reste théorique, l’auteur prévoit que des effets néfastes, d’abord sur l’Europe, puis sur la France. Pour l’union européenne, les conséquences seraient bien plus lourdes que le Brexit puisque la France est l’un des six pays fondateurs et la deuxième puissance économique européenne donc le frexit entraînerait une déstabilisation économique et politique qui pousserait, à terme chaque pays, à quitter l’union européenne. Isolé, aucun des états européens n’aurait son mot à dire sur le commerce international, le changement climatique et la régulation financière face à des grandes puissances comme la Chine ou l’Inde qui compte, chacune, 1,3 milliards d’habitants alors que l’union européenne actuel en compte seulement 743,1 millions. La France, quant à elle, court le risque que ses exportations vers le reste de l’Europe soient soumises à des droits de douane ou à des formes de barrières non tarifaires. En outre, les entreprises étrangères qui avaient choisi de se localiser en France pour leurs activités en Europe continentale pourraient partir car elles ne bénéficieraient plus de la libre circulation à l’intérieur du marché unique. Une solution pour remédier à cette délocalisation serait de baisser les impôts pesant sur les entreprises mais elles ont déjà été considérablement diminuées avec la politique de l’offre menée dans la deuxième moitié du mandat d’Hollande. Sur le plan monétaire, la France devrait abandonner l’euro (contrairement à l’Angleterre) donc elle introduirait une nouvelle monnaie. Cela est déjà très difficile matériellement mais ça entraînerait en plus une forte hausse des taux d’intérêts puisque les investisseurs ne seraient pas certains de la qualité de la nouvelle monnaie. Donc l’activité économique serait ainsi freinée. De plus, il faudrait fixer de nouveaux taux de change par rapport à l’ex-euro et les pro-frexit souhaiteraient en général déprécier la nouvelle monnaie pour doper les exportations. Mais cela entraînerait une perte du pouvoir d’achat des français pour les produits importés comme les smartphones qui seraient jusqu’à 20% plus chers. Ainsi, les Français subiraient une politique d’austérité inédite. Déprécier la monnaie serait également néfastes pour les entreprises résidentes puisqu’elles dépendent de biens intermédiaires non substituables pour assurer leur activité productive, par exemple le pétrole pour les entreprises qui produisent des biens manufacturés. Comme conclu dans le T.D sur les taux de change, dévaluer la monnaie est néfaste à la fois pour les ménages et pour les entreprises. Concernant la dette publique, étant donné qu’elle est détenue à 2/3 par des non-résidents, elle pèserait plus lourd sur l’économie française du fait de la dépréciation de la monnaie. Avec un nouveau franc dévalué de 20% par rapport à l’euro, au lieu d’avoir une dette public actuelle à 95%, on aurait une dette à 115% du PIB. Si une partie de la dette est répudiée, alors la France n’aurait plus accès aux marchés internationaux et ne pourrait donc plus emprunter sur les marchés du fait de sa faible solvabilité. J’ai choisi cet article car il est vraiment d’actualité avec la montée du populisme partout en Europe. En effet, de plus en plus de gens rejettent le mondialisation du fait de leur non intégration et accusent les instituons européennes d’être dans les mains de technocrates qui ne servent pas les intérêts populaires. Il s’agit donc pour les tenants du frexit de retrouver leur souveraineté à l’image de l’Angleterre. De plus, cette article regroupe trois chapitres de terminale. Il reprend tout d’abord le chapitre sur les fondements de l’internationalisation du commerce et de la production avec le protectionnisme, notamment le protectionnisme monétaire puisqu’une des principales mesures du frexit serait l’adoption d’une nouvelle monnaie dépréciée. Sujet de dissertation: La dépréciation de la monnaie nationale est-elle favorable au développement du commerce extérieur? On peut également faire le lien avec le chapitre sur la croissance puisqu’on a vu que le protectionnisme monétaire voulue par les tenants du frexit impacterait négativement la croissance. En effet, il contribuerait à faire diminuer les différentes composantes de l’équation du PIB, à savoir la consommation, l’investissement et la balance commerciale. Enfin, l’article traîte du chapitre sur la place de l’union européenne dans l’économie globale puisqu’on a vu que la perte de l’un de ses pays membres comme la France changerait sa place dans cette économie globale en l’affaiblissant, et à long terme en la rendant moindre du fait de sa dissolution. Le contenu de l’article reste néanmoins très théorique puisqu’il s’agit seulement de prévisions qui pourraient éventuellement s’avérer incorrectes. De plus, l’article a été écrit manifestement par un ferme opposant du frexit (Guillaume Duval écrit pour conclure: „il faut beaucoup d’imagination pour trouver des avantages à un frexit“) qui va donc uniquement s’intéresser à ses effets néfastes. On pourrait donc imaginer qu’un journal d’extrême droite pourrait, quant à lui, s’intéresser aux effets positifs de la sortie de la France de l’union européenne.