Un état d’alerte nucléaire

Retour à l’état d’alerte nucléaire ?

Le chef du Commandement stratégique américain demandera aux bombardiers de revenir en état d’alerte nucléaire si le Pentagone ne remplace pas le missile balistique intercontinental Minuteman-III (ICBM).

L’amiral Charles Richard a fait ces commentaires lors d’une discussion sur la structure de la force nucléaire lors d’une audition de la commission des services armés du Sénat mardi, selon Defence News. L’administration du président Joe Biden se prépare à évaluer l’arsenal nucléaire stratégique des États-Unis tandis que le Pentagone se prépare à ordonner le développement du missile Ground Based Strategic Deterrent pour remplacer le Minuteman-III vieillissant.

Les armes nucléaires stratégiques des États-Unis sont divisées en trois groupes: les ICBM Minuteman-III, les sous-marins de classe Ohio armés de missiles balistiques lancés par sous-marins Trident D-5 et les bombardiers stratégiques B-2 et B-52H.

Chaque bras de la «triade» est connu pour ses avantages spécifiques. Les ICBM, par exemple, sont rapides, réactifs, toujours prêts à l’action et capables d’atteindre leurs objectifs en 20 à 30 minutes. Les sous-marins lance-missiles, quant à eux, sont invulnérables aux attaques par surprise, fournissant un «as dans le trou» qui garantit que des centaines d’armes nucléaires américaines survivraient à un éclair bleu, vol fouga magister sud de la France prêts à dévaster l’agresseur. Enfin, les bombardiers sont connus pour leur capacité à être reciblés en plein vol, ou rappelés à la base en cas de malentendu ou de cessez-le-feu.

Le point de Richard est que la triade nucléaire d’aujourd’hui est en fait une «dyade» en temps de paix, car la force de bombardement ne garde pas les bombardiers alimentés et armés d’armes thermonucléaires comme elle l’a fait pendant la guerre froide.

Dans les années 60, le Commandement aérien stratégique de l’armée de l’air a gardé jusqu’à 12 bombardiers entièrement armés en l’air à tout moment, où ils ne pouvaient pas être détruits par une attaque nucléaire soudaine. Pendant la crise des missiles cubains de 1962, ce nombre est passé à 75 avions par jour.

Aujourd’hui, les bombardiers B-2 et B-52H à capacité nucléaire s’entraînent toujours pour les missions nucléaires, mais la force relativement petite de 96 bombardiers (20 B-2, 76 B-52H) ne maintient pas une force en état d’alerte.